Exemple du succès de « l’ascenseur social » républicain, l’ancienne ministre de la Justice de Sarkozy a ressuscité une candidature présumée morte.
Rachida Dati, candidate conservatrice à la mairie de Paris
Ils disent de Rachida Dati que c’est le vers lâche de la droite française. Une femme arabe de droite qui incarne le rêve méritocratique de la politique française , pas un peu remise en question. La vérité est que l’ancienne ministre de la justice de l’ancien président Nicolas Sarkozy , qui n’a jamais complètement abandonné l’arène politique et dont la ténacité ne fait aucun doute, a ressuscité une candidature qui semblait condamnée il y a quelques mois à atteindre le ligne d’arrivée derrière le macronismo, de l’actuelle maire socialiste Anne Hidalgo et même des écologistes.
De l’impossible au face à face avec Hidalgo pour maire, une fois que le macronismo à Paris s’est désintégré de lui-même après scandales et cacophonies internes. Dati n’a jamais été dogmatique des initiales républicaines mais des allégeances : Sarkozy par dessus tout et tout le monde . Peut-être en raison d’un phénomène d’identification des immigrants qui a uni les deux au sein de la famille conservatrice.
Dati a les origines les plus humbles connues de la politique française. Ses parents, immigrés: lui, un ouvrier marocain; elle, une Algérienne qui ne savait pas lire. À la maison, il y avait onze frères. Ils ont grandi dans des logements sociaux dans la province de Chalon-sur-Saône. Dati sait ce qu’est le travail depuis qu’elle a 14 ans : d’une caissière de supermarché à un marchand ambulant de produits cosmétiques.
Elle n’a jamais eu honte de frapper aux portes et est allée jusqu’à demander au grand magnat français Jean-Luc Lagardère un travail face à face et de là, à la politique. Bref, sa biographie contient tous les ingrédients de ce que l’idéal républicain appelle « l’ascenseur social » .
Dans son dernier livre, « La confiscation du pouvoir », elle raconte quelques humiliations. Pour ses origines sociales et ethniques. Et aussi pour son prétendu goût du luxe . Dati est devenu à plusieurs reprises la voix de ce que pense Sarkozy en silence. François Fillon , candidat non retenu aux élections présidentielles de 2017 et jugé pour corruption, est venu le décrire comme « un bourdonnement, égocentrique, frustré, jaloux ». Pour le meilleur et pour le pire, Dati ne laisse pas indifférent.
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